Source : D'après l'article signé Yves Vernouillet dans le numéro 9 de la revue CP.MAG de jan

Jean-Luc Perrigault naquit au fond d'une épicerie 56 rue Bourbon à Châtellerault. Curieusement au 126 de la même rue se situait la demeure familiale des parents du mathématicien philosophe René Descartes. Tiens, tiens ... des cartes.

Jean-Luc passe une partie de son enfance à Saint Avertin, puis à Tours à deux pas du musée des Beaux-Arts à l'ombre de la cathédrale et des tourniquets de cartes postales. Sans le savoir en 1965, un an avant de partir étudier à Paris il eut la chance de rencontrer sur la commune de Saché-Balzac le sculpteur Alexandre Calder qui lui offrit une petite gouache qui sera peut-être déterminante. Puis en 1966, il intègre l'Institut Géographique National, là il côtoie plus que jamais et pour cause le monde des " cartes " à toutes les échelles. A la même époque, il dessine avec passion ici et là pour son propre plaisir. Sans perdre le nord, ni oublier son modèle et son éternelle muse Dominique, son lieu de prédilection pour qui veut le rencontrer dessiner est au-dessus de la Seine sur la passerelle du Pont des Arts. Le hasard des rencontres le poussera vers les salons de la carte postale dont les prestigieux George V, Catexpo,et Numicarta... Au fil des années il a ainsi côtoyé Raymond Pages, Jacques Faizant, Philippe Foré, Barberousse et tous les autres. Très tôt repéré par Bernard Nanty, il est présenté à Gérard Neudin, ce dernier conscient de l'originalité de ses créations l'encourage à poursuivre. Jean-Luc Perrigault crée pour lui en 1992 la carte " Somalie " qui porte la référence Neudin 84.

JPLuc est invité depuis plus de trente cinq années sur les différents salons cartophiles à la périphérie de Paris et au-delà, Meaux, Vincennes, Villemomble, Malesherbes, Enghien-les-Bains, Nantes. Les nombreux collectionneurs apprécient son humour, son trait d'esprit et celui de sa plume autant que son sourire et ses yeux bleus qui pétillent, sans oublier sa joie de vivre souvent contagieuse ! Il aime partager et communiquer, " dessiner c'est aussi méditer avec le développement continu d'un état d'esprit positif " dit-il. Il a crée à ce jour plus de 600 cartes postales différentes, dont certaines peintes à la main sont très recherchées. Son style, en plus de quarante ans ne fait qu'évoluer, il ne s'enferme pas au risque de surprendre. La porte et les fenêtres de ses songes sont ouvertes sur un avenir fourmillant d'idées. JPLuc reste inventif et méticuleux. En toute liberté la finesse de son style traduit ses exigences graphiques minutieuses, ses recherches chromatiques sont permanentes. Son univers poétique est mystérieusement peuplé de papillons qui dansent entre Amsterdam et la sérénissime Venise en passant par les ghâts du Gange. JPLuc plus que jamais bouillonne et voyage. Il est un alambic distillant une fertile imagination , un laborieux dilettante aux fidèles amitiés. Il a reçu le Prix de la ville d'Enghien-les-Bains en 1991, la carte d' Argent de la ville de Nantes. Mêlant tous ses savoirs professionnels d'une part et conjuguant ses talents d'illustrateur d'autre part, le Ministre François Bayrou lui décerne les Palmes Académiques, il est promu au rang d'Officier dans l'Ordre.

Croyez-moi à chaque rencontre curieusement il me déconcerte toujours ! Mais il assure. C'est toute sa force, sa richesse et son originalité. Je l'ai vu donner avec maestria une conférence dans l'amphithéâtre de l'Institut géographique Panthéon-Sorbonne devant trois cents personnes attentives, et une autre fois je l'ai croisé méditant seul en pleine conscience sur le sentier octuple alors qu'il empilait en silence quelques boîtes de conserves au fond d'une épicerie turque et entre les deux il a pris le temps de créer de nouvelles cartes postales...